Souvent, le besoin essentiel d’activité physique est confondu avec le fait de faire du sport. Oui, nous avons besoin d’être en activité physique, c’est même plutôt dans notre nature profonde d’être debouts et actifs la grande majorité de la journée. Mais le sport peut facilement mener à des excès et des accidents, c’est une activité saine en soi, et comme tout, l’excès est l’ennemi du bien.
Voici une anecdote qui m’est arrivée. L’été dernier je m’étais mis à courir enfin à nouveau. J’y allais molo, car je savais mes tendons des pieds fragiles. Au début, j’ai couru 20 minutes. C’est bien. Deux jours plus tard, j’ai couru 32 minutes. Deux jours plus tard encore, j’ai passé le cap des 47 minutes. J’étais content, les muscles suivaient mais la progression beaucoup trop rapide pour les tendons, des tissus très peu vascularisés qui ont besoin de temps pour se remettre en route, se renforcer. An démarrant la quatrième sortie, encore deux jours plus tard, je n’avais pas envie de sortir courir. Mais je voulais suivre la progression et ne pas lâcher. Et bingo, évidemment, au bout de 800 mètres, j’ai ressenti un grand craquement dans le pied ! … le fait de ne pas écouter mon corps a fragilisé la partie fragile du corps, qui a lâché. Ca m’a valu quelques jours d’arrêt et plusieurs mois sans aucun sport …
Régularité plutôt qu’intensité :
A la maison, plutôt que de rester au lit toute la matinée puis de faire une heure de footing, préférez une activité qui engage le corps, ne serait-ce que de jouer d’un instrument de musique, même sans faire de footing.
Au travail plutôt que de rester assis pendant 8 heures puis faire 1 heure de sport à fond les ballons, il sera beaucoup plus bénéfique de chercher à être plus actif pendant les 8 heures de travail. On peut citer :
- il existe de plus en plus de bureaux qui se lèvent, pour travailler pour partie débout, ou en position assis-debout.
- plutôt que d’être sur une chaise, un tabouret (sans dossier) oblige à muscler le dos et les hanches
- remplacer la position assise en angle droit par une position de lotus, une jambe en alternance avec l’autre ou les deux
- profiter de toutes les interruptions (téléphone, conversations…) pour se lever, bouger
Respecter la singularité
L’exemple le plus marquant est sans doute les corps collectifs de fitness dans tous les genres, zumba et autres cardio boxing en tête, qui entrainent tout le monde vers l’execution du même programme, au mépris des singularités car chaque personne a un corps différent !
- Respecter son type : certaines personnes sont d’un type moins sportif que d’autres. Tout le et monde a besoin d’activité physique, mais certains types corporels ont besoin de moins de sport et surtout de sport intensif, qui peut même être nocif à moyen terme !
- Respecter ses rythmes : nous ne sommes pas des robots, parfois on est moins en forme, parfois une inflammation traine, parfois le corps n’a pas envie. Ecoutez-le, et allez vous promener à la place de faire du sport intense en salle !
- Respecter le cadre : une heure de promenade active en forêt aura beaucoup plus d’effets qu’une heure en salle fermée !
La bonne question à se poser
De manière générale, si on réfléchit au fait que nous ne sommes pas des robots, nous nous aiguillons naturellement vers les bonnes pratiques, et prenons conscience des excès ou manques. La grande question à se poser est : est-ce que ce que je fais est naturel ? et d’essayer de s’en rapprocher le plus possible.
On peut, pour mieux écouter son corps, laisser de côté la fierté, le regard des autres, et ne pas se prendre pour son propre coach et savoir ne pas suivre le planning de l’application de sport.
Un vrai coach sait justement écouter la personne dans son entièreté. Un sportif de haut niveau ne peut pas être performant s’il est assailli de problèmes, de délais, d’agressions verbales permanentes, d’un rythme de vie excessif. Nous ne sommes pas des sportifs de haut niveau, mais nous sommes confrontés à tous ces troubles-bonheur et avons donc intérêt, pour soi, d’écouter son corps.
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